Le prieuré de Saint-Apollinaire

Le couvent de Mychelenbach

Le couvent de Mychelenbach fut fondé au milieu du 12ème siècle grace à un don de terre fait à l’évêque de Bâle par le comte de Ferrette Frédéric 1er. Ce fut un couvent de bénédictins qui, libre de toute redevance et percevant dîme et autres redevance jouissait d’une grande aisance. En 1238 des religieuses bénédictines prirent la succession des moines. Mais l’évêque de Bâle ayant trouvé le couvent dans un état déplorable, demanda à Rome de le confier à des religieux plus dignes. Mychelenbach fut donc rattaché au couvent cistercien de Wettingen (Suisse); mais celui-ci étant trop éloigné pour exercer une surveillance efficace, l’année suivante (1253) il passa sous l’autorité de l’abbaye de Lucelle.

L’église du couvent fut vouée vers cette époque-là à Saint-Appolinaire, évêque martyr de Ravenne en Italie. Le couvent devint un lieu de pèlerinage recherché par des paralytiques ou des épileptiques. Le milieu du 14e siècle fut une époque de malheur: par suite de la peste de 1348-1349, le couvent tomba dans la pauvreté et en 1356, lors du grand tremblement de terre de Bâle, une partie des bâtiments furent endommagés. Mais grace à l’aide de Lucelle, la reconstruction se fit rapidement. Environ un siècle plus tard, en 1444, les armagnacs du dauphin Louis incendièrent le couvent. À la fin du 15e siècle fut construit une chapelle gothique dont les ornements principaux étaient une statue de Saint-apollinaire en bois sculpté qui se trouve dans l’église paroissiale actuelle de Michelbach le Haut, et le maître-autel se trouvant lui dans l’église paroissiale de la commune voisine de Folgensbourg.

En 1656, après la guerre de Trente Ans, l’abbé Buchinger a fait reconstruire le couvent en partie détruit. C’est à lui qu’est dû le bâtiment principal encore existant.

Vendu comme bien national.

Au début de la Grande Révolution, la propriété de Saint-Appolinaire avait une étendue de 170 ha d’un seul tenant. À l’automne 1791, les moines durent quitter pour toujours le couvent que les paysans des environs pillèrent. Déclaré bien national, le domaine fut vendu en 1797 pour 150.000 F. Il passa ensuite successivement dans les mains de plusieurs propriétaires avant de devenir l’actuel domaine Laroche.